La rénovation ou restauration d'un plancher bois ancien occasionne souvent une déformation excessive, voire une rupture de solives.
Quelles en sont les causes ?
Les solives ou le solivage d'un plancher ancien
La direction et les sections des solives (éléments horizontaux) constituant un plancher bois ancien, sont irrégulières : elles ont été taillées dans des grumes de bois à la hache et/ou l'herminette.
Malgré ces irrégularités, ces solives sont en générale de résistance quasi-identique.
La présence de trous de vrillettes ou d'autres larves d'insectes xylophages (ILX) diminue la résistance mais sans réellement compromettre la résistance des solives, sauf cas flagrant.
Mais parfois, des solives présentent des défauts de bois : nœud important situé dans une zone tendue de la solive, ou fil tors (fil du bois non parallèle à l'axe d'une poutre), ce qui peut diminuer considérablement la résistance d'une poutre selon la taille et la position du défaut. Plus le défaut est grand et situé au milieu de la poutre, côté face inférieure, plus la résistance à la flexion diminue, plus le risque de rupture est grand.
Les charges pondérales (ou poids) s'exerçant sur le plancher
Les charges pondérales initiales d'un plancher bois ancien (le poids propre des matériaux le constituant comme le platelage, ou le parquet) sont souvent moins importantes que les charges consécutives aux travaux de rénovation (habillage de la sous face du plancher, isolation thermique ou acoustique entre les solives et/ou sous le platelage, chape de ciment dite " chape fluide ", etc.) : on parle de " surcharge pondérale " sur le plancher.
Les conséquences directes de cette surcharge (ou du "surpoids") sont de deux sortes :
1/ déformation accrue
2/ résistance réduite
> une plus grande déformation des solives : une flèche plus prononcée, une courbure inesthétique,
> une augmentation des efforts internes du bois : les fibres du bois sont d'avantage sollicitées, notamment en flexion (traction des fibres inférieures, compression des fibres supérieures) ; les appuis des solives sont également d'avantage comprimés, les forces de cisaillement plus importantes (apparition de fissures horizontales, dans le sens des fibres, à mi-hauteur de la section).
Les conséquences indirectes de cette surcharge peuvent être :
> si déformation excessive => conséquence sur les ouvrages supportés par le plancher :
<> pour un plafond :
+ fissures du parement (plâtre, plaques de plâtre)
<> pour une cloison avec porte :
+ gauchissement du bâti, empêchant l'ouverture / fermeture d'une porte ;
+ fissures du parement comme du plâtre, de la faïence, etc.
<> pour le revêtement du plancher : carrelage : fissures, voire décollement
> si efforts internes trop importants :
<> cisaillement aux appuis des solives :
+ le bois se cisaille : les fibres de bois s'ouvrent entre elles
<> déversement des solives :
+ elles ont tendance à " vriller " (ce terme illustratif est impropre au phénomène),
à " tourner " sur elles-mêmes, la partie supérieure de la poutre comprimée cherche à
échapper à cette compression en " partant sur le côté " (le dévers)
Notre conseil
Avant d'entamer tout projet de travaux sur un plancher ancien :
> déterminer la charge que devra recevoir le plancher,
> diagnostiquer le plancher existant, en vue de déterminer son état actuel et futur :
+ le bois est-il en bon état ?
+ est-il exempt d'attaques biologiques (larves d'ILX, champignons) ?
voir notre fiche expertise sur bois de charpente attaqué par des larves de capricornes
+ est-il assez résistant pour la nouvelle charge qui lui sera appliquée ?
+ n'est-il pas déjà trop déformé ?
+ quels travaux pour renforcer le cas échéant ?
Budget
de l'ordre de 400 € à 1 200 € TTC, pour expertise : investigation et diagnostic, y compris étude de la résistance des solives et poutres porteuses du plancher.
paramètres de variation du prix :
> complexité et étendue du plancher ( ensemble des éléments composant sa structure )
> déplacement ( néant si expertise sur photographies, sous conditions strictes )