Mérule

et autres champignons xylophages (lignivores)


Mérule sous forme fructifiée : sporophore orangé et voile blanc cotonneux.
Mérule sous forme fructifiée : sporophore orangé et voile blanc cotonneux.

Bâtiment : maison de ville centenaire

Ouvrages expertisé(s) :

soubassements et murs en pierres  de pays

et plancher en bois,

atteints de mérule dans la cave. 

 

Situations d'origine : en général,

- découverte lors de travaux de rénovation par dépose de doublage : apparition des cordons mycéliens (" racines " du champignon, terme impropre mais qui a le mérite de donner une image au profane) ,

- apparition sous forme dite " fructifiée ", avec sporophore orange, dans les bâtiments.

Mérule sous forme végétative : rhizomorphes, sorte de " racines " permettant l'acheminement de l'eau et de substances nutritives au champignon.
Mérule sous forme végétative : rhizomorphes, sorte de " racines " permettant l'acheminement de l'eau et de substances nutritives au champignon. .

Deux États :

- forme végétative : le champignon est en latence, ses hyphes (forme la plus petite : de l'ordre de 3 micron pour la mérule), ou ses cordons mycéliens (rhizomorphes d'une taille de l'ordre du millimètre - photo. ci-contre), se développent essentiellement dans la maçonnerie.

- forme dite fructifiée : le champignon est à un stade avancé, pouvant produire des spores qui se disperseront dans l'atmosphère pour la prolifération du champignon (photo. ci-dessus).

Mérule sous forme végétative : mycélium sur bois, et voile cotonneux, début de forme fructifiée.
Mérule sous forme végétative : mycélium sur bois, et voile cotonneux, début de forme fructifiée.

Illustration :

 

pourriture d'un lambris en bois, habillant une allège (partie inférieure d'une fenêtre).

Mérule : pourriture cubique brune du bois attaqué par de la mérule.
Mérule : pourriture cubique brune du bois attaqué par du mérule.

Pathologies du bois :

- pourriture cubique brune typique d'une attaque de mérule : photo. ci-contre.

 

Les zones de bâtiment les plus atteintes, sont les parties humiques à proximité du bois.

La mérule n'est pas toujours là où l'on pourrait croire.

Elle se développe essentiellement dans les maçonneries, source d'humidité importante en soubassement, mais aussi là où des ouvrages sont fuyards : chéneaux en toiture, canalisations traversant un mur, ou encore là où se produit de la condensation.


Définitions : champignons lignivores ou xylophages ?

Les champignons qui s'attaquent à la cellulose du bois, sont dits xylophages (exemple : champignons provoquant de la pourriture cubique),

et ceux s'attaquant à la lignine, sont dits lignivores (exemple : décoloration surfacique du bois, laissant un aspect grisé du bois de bardage).

La pourriture cubiques brunes est la conséquence de la dégradation cellulosique du bois,.

Ainsi, les champignons tels que mérules, coniophores sont des champignons xylophages.


Investigations - Constats

Reconnaissance du ou des champignons, tenant compte de l'environnement :

> température et taux d'humidité de l'air ambiant ; confinement (facteur aggravant)

> taux d'humidité des ouvrages de maçonnerie (murs, soubassements), des ouvrages en bois, et autres matériaux (plâtre, etc.), 

> apports d'eau liquide : défauts de canalisation, de drainage, d'évacuation.

Diagnostic - Analyse

Selon les investigations et l'analyse de l'environnement,

Détermination des causes du développement fongique,

et des solutions de réparation possible.

 

En général, les causes sont multiples, et les solutions sont onéreuses : les enjeux financiers sont importants.



 Vices de construction : cas de la mérule ?

 

Les cas de mérule se révèlent très souvent après une vente d'un bien immobilier : maison de ville ou immeuble, de type ancien (siècle dernier, bien avant guerre), en pierres de pays et structure de plancher et de charpente de toiture en bois.

Après l'achat, des travaux de rénovation sont effectués. Lors de la dépose d'un doublage, d'un revêtement de sol, ou d'autres parements ou isolants, ou encore suite à l'accès à des zones non visitées lors des diagnostics : isolation dans un local confiné tel une cave enterrée, le mérule est constaté, soit sous forme fructifiée (sporophore : couleur orangée), soit sous forme végétative (cordons mycéliens dits " rhizomorphes ").

 

Là commence la question du vice caché, et éventuellement connu de qui ? 

 

en savoir + sur les vices cachés : cf. notre lexique.

 

La question est multiple dans ce genre de situation :

  • qui savait ou pouvait douter avant la vente ?
    • le vendeur ? à l'occasion de travaux passés sous sa maîtrise d'ouvrage ou à une époque antérieure ?  ou réalisés par lui-même ?
    • le(s) diagnostiqueur(s) * ? en particulier celui chargé de l'état parasitaire qui aurait pu avoir un doute en fonction d'indices particuliers : humidité des murs, infiltrations en chéneau, etc.
    • le notaire ?  de par sa connaissance du bien ayant fait l'objet de travaux et de traitement contre le mérule, ou encore par sa connaissance des déclarations de cas de mérules faites en mairie et/ou en préfecture,

 * : en général, il n'y a qu'un seul diagnostiqueur pour l'ensemble des diagnostics techniques.

  • qui pouvait s'en douter au moment de la vente ?
    • l'acquéreur ? lors de sa visite du bien, à la lecture d'un diagnostic technique, en particulier l'état parasitaire le cas échéant,
    • l'agent immobilier ? connaissant son secteur géographique, de la même manière que le notaire ?
  • qui est susceptible d'engager sa responsabilité civile ?
    • outre le vendeur, le(s) diagnostiqueur(s), le notaire (vente),
    • des professionnels du bâtiment étant intervenus sur l'immeuble, quelque soit l'époque *.

* : avant ou après la période de garantie des 10 ans (décennale) : peu importe, sa responsabilité est engagée ;

     si avant le terme des 10 années de garantie, son assurance RC décennale est mobilisable. 

 

Comment " démêler " ce genre de situation 

 

Seule une expertise technique contradictoire amiable ou judiciaire permettra de mettre en évidence les responsabilités, par un travail de " reconstitution " des faits, à partir de documents tels que factures de travaux, photos, états des lieux (immeuble locatif), relevés sur site (information sur matériaux de construction), investigations et prélèvement d'échantillons, etc.

Notre expérience montre deux cas en général :

  • il y avait connaissance d'un cas de mérule préalablement à la vente, champignon " mal soigné ", le mérule s'étant désinhibé à la suite d'un nouvel apport d'eau, d'humidité à " proximité " de la zone infestée,
  • il n'y avait pas connaissance de mérule préalablement, mais que des signes d'infestation possible, qui n'avaient pas été relevés lors du diagnostic (le cas échéant), ou que ces signes ont été relevés mais n'ont pas été considérés par l'acquéreur à leur juste alerte.

Conclusions

En général, les bâtiments anciens sont plus souvent atteints par la mérule que les bâtiments récents (*).

Le vice caché est souvent une cause de litige, entre vendeur et nouvel acquéreur.

Le diagnostic de l'état parasitaire est principalement orienté " termites " et attaques fongiques. Ceci étant, il se limite aux ouvrages " visibles, et accessibles ", et non aux ouvrages inaccessibles ou invisibles.

Or, ce sont précisément ces ouvrages qui sont atteints de pathologies lourdes comme le mérule ! ou d'autres atteintes telles que la pourriture cubique du bois de structure (charpente ou solivage en bois).

Cette pathologie est importante car elle touche à la structure : elle la rend impropre à sa destination.

La garantie décennale peut être mobilisée (dans certaines conditions précises), et à minima la garantie de résultat en cas de traitement fongicide non efficace. Là aussi, il s'agit d'être prudent, car cette obligation de résultat est relative à un environnement sain : absence d'apport d'eau.

 

* : bien qu'il semble que d'autres causes nouvelles de développement apparaissent : par le recyclage de matériaux atteints de spores ou d'hyphes de mérule, intégrant les process de fabrication chez les industriels, proposant de tels matériaux tels que panneaux à base de bois de type OSB par exemple.

 

Peut-on éradiquer définitivement le ou la mérule ?

 

Cette question est au cœur des débats de professionnels. 

Tout dépend du poids que l'on donne au sens des mots !

Éradiquer : non, mais inhiber, oui, sous réserve de suppression définitive d'apport d'eau !

Ceci signifie avoir un bâtiment parfaitement entretenu, non fuyard, depuis la couverture, jusqu'aux fondations !

Vaste programme ... mais oui, cette inhibition peut être efficace.


Budget expertise " mérule" ou champignons dits " lignivores " (en fait : xylophages)

# de 1 000  à  1  800  € TTC

paramètres de variation du prix :

> complexité de la situation : un ou plusieurs types de champignons, étendue des attaques fongiques, accessibilité des zones infestées, nombre d'intervenants : diagnostiqueur, entreprises, vendeur du bien.

> déplacement  ( néant si expertise sur photographies, sous conditions strictes )